Politique
Soumana Sako, president de la CNAS-FH, ancien premier ministre : « Tout malien veut la paix, mais pas au prix d’une division du pays …»
Publié le vendredi 8 mai 2015 | Le Républicain
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Nous vous proposons la suite de l’interview de Soumana Sako dans lequel nous abordons avec lui les sujets brûlants de l’heure. L’ex premier ministre et président de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire CNAS-FH livre, dans cet entretien, ses sentiments sur l’accord d’Alger dont la signature est prévue le 15 mai 2015. Certes, explique-t-il, tout malien veut la paix, mais pas au prix d’une division du pays et de primes à la rébellion armée. La voie pour parvenir à une paix durable, selon lui, passe non pas par la signature d’un Accord d’abdication nationale et de vassalisation du Mali, mais par un dialogue inclusif intra- et intercommunautaire, respectueux de la Constitution et des valeurs républicaines et démocratiques organisé sous l’égide d’un Etat fort… Lisez !
Quel message adressez-vous au pouvoir en place ?
Nous invitons instamment les pouvoirs publics à se ressaisir et à se rendre compte de l’erreur, voire la faute, monumentale ayant consisté à abdiquer le règlement de questions institutionnelles et autres relevant de la souveraineté nationale entre les mains d’un pays voisin dont le jeu trouble et troublant et la rivalité, hier avec la Libye de Mohammar Kadhaffi, et de tout temps avec le Maroc, ne sont pas étrangers à la crise qui sévit dans le Septentrion malien. Le Gouvernement malien ne doit pas prendre ses directives du Quai d’Orsay non plus, étant donné que la France de Sarkozy a inspiré la création du MNLA et son projet politique satanique et que le Président Hollande poursuit largement la même politique que celle de son prédécesseur. Les intérêts du Mali et ceux de tel ou tel autre partenaire extérieur peuvent être souvent convergents, sinon identiques, mais ils ne le sont pas toujours, auquel cas il revient au Gouvernement malien de placer les intérêts du Peuple malien au dessus de toutes autres considérations, quitte à trouver les compromis nécessaires à la stabilité et au progrès de notre sous-région, y compris la CEDEAO et les autres pays du champ.
Quel rôle pour le peuple malien ?
Quant à notre Peuple, nous l’engageons à ne pas céder aux chants de sirène des défaitistes et des partisans de la démission nationale. Après tout, Hitler a survolé la banlieue de Moscou et visité en conquérant la Tour Eiffel à Paris. Mais sous le leadership de Staline et de De Gaulle respectivement, l’Union Soviétique et la France ont finalement triomphé de l’envahisseur nazi. Nos compatriotes doivent rester vigilants par rapport aux partisans de l’Accord paraphé à Alger qui, faute d’argument pour vendre la marchandise, en sont réduits à utiliser la méthode Coué consistant à croire et à essayer de faire croire que, puisque le titre dit qu’il s’agit d’un ‘’Accord pour la paix et la réconciliation nationale’’, donc il s’agit ipso facto d’un Accord qui amènera la paix et la réconciliation nationale. Certes, tout malien veut la paix, mais pas au prix d’une division du pays et de primes à la rébellion armée. Tout malien veut d’une paix qui, à défaut d’être définitive, sera au moins durable. La voie pour y parvenir passe non pas par la signature d’un Accord d’abdication nationale et de vassalisation du Mali, mais par un dialogue inclusif intra- et intercommunautaire, respectueux de la Constitution et des valeurs républicaines et démocratiques organisé sous l’égide d’un Etat fort, non prédateur et orienté vers un progrès économique et social bénéficiant à toutes les régions et à toutes les couches sociales de la ville comme de la campagne. L’union sacrée derrière la Constitution et pour la préservation de l’unité nationale, de l’indivisibilité du Mali et du caractère républicain, démocratique et laïc de l’Etat, oui, mais jamais derrière un plan machiavélique de partition du Mali et de reniement des valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991!
Propos recueillis par Madiassa Kaba Diakité, Boukary Daou

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