Père de l’Indépendance et de la Nation du Mali, reconnu comme « l’une des grandes figures africaines de notre temps » par ses pairs africains, et comme tel, célébrer par son quatrième successeur à la tête de la République du Mali, le président Modibo Kéita a le mérite d’avoir survécu à son temps. Il était tout simplement en avance sur son temps, ce qui lui a valu d’être la cible et la proie facile de certains. Renversé par le pouvoir militaire (CMLN), le 19 novembre 1968, cette date ne représente plus qu’un coup d’arrêt, et le président Modibo Kéita, 47 ans après reste un monument, un patrimoine tout court. « Célébrer le centenaire de la naissance du Président Modibo Kéita, c’est d’abord commencer la réparation d’une injustice qu’il nous revient de corriger », selon le président IBK. Comme action, IBK insinue de « jeter les bases d’une rédaction future, plus juste et plus équitable, de l’histoire récente de notre jeune République ». Oui, la jeune République du Mali en a fortement besoin, car pas plus tard que le 4 septembre 2013, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, lors de son investiture à la Magistrature suprême a qualifié le tombeur de ce « patrimoine national, sinon africain », de « grand Républicain », semant la confusion dans l’esprit des Maliens. Alors, vivement cette rédaction future, plus juste et plus équitable, de l’histoire récente de notre jeune République. Pour un devoir de mémoire !
B. Daou