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Calendrier, feuille de route: cacophonie autour de l`intervention au Mali
Publié le mercredi 5 decembre 2012  |  AFP


Ban
© Autre presse par DR
Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies.


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PARIS - Déclarations contradictoires de l`Afrique de l`Ouest et de l`ONU, "confusion totale" selon le président tchadien: l`éventualité d`une intervention militaire pour libérer le nord du Mali des islamistes armés suscite tiraillements et crispations.

Le Mali a pourtant réitéré mercredi à New York "l`urgence du déploiement" d`une force internationale, au cours d`une réunion du Conseil de sécurité de l`ONU.

"Les droits humains les plus élémentaires sont continuellement violés par une horde de terroristes et des bandes criminelles organisées" dans le nord du Mali, a souligné la ministre malienne de l`Intégration, Traoré Rokiatou Guikine.

Mais à quelques heures d`intervalle dans la même journée, les principaux protagonistes du dossier malien --qui se trouvaient tous à Paris--, ont fait connaître des points de vue très différents.

"L`intervention militaire est indispensable et urgente", a déclaré mercredi matin le président ivoirien Alassane Ouattara, dirigeant de la Communauté des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), la souhaitant pour "le premier trimestre" 2013.

M. Ouattara, qui avait rencontré la veille son homologue français François Hollande, a dit avoir le soutien de Paris, partisan depuis le début de la crise du principe d`une intervention militaire africaine.

En fin de matinée, le secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des opérations de maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous, a cependant expliqué qu`une intervention militaire ne pourrait "pas se faire avant septembre-octobre" 2013.

"Il est probable, sinon certain, qu`à la fin des fins, il y aura une intervention militaire" dans le nord du Mali, a concédé M. Ladsous dans une conférence à Paris. Mais il a aussi souligné qu`il s`agirait d`une "opération de guerre", "entrant difficilement dans les schémas de pensée de l`ONU".

Semblant résumer la complexité du dossier, le président tchadien Idriss Deby a pour sa part dénoncé mercredi en fin d`après midi une "confusion totale".

"Il faudra que les Maliens nous disent ce qu`ils veulent, que la Cédéao nous dise quelle démarche, quelle feuille de route" elle entend proposer, a déclaré M. Deby après un entretien avec François Hollande.

Les chefs d`Etat des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont adopté le 11 novembre à Abuja un plan de reconquête militaire du nord du Mali. Ils ont approuvé l`envoi d`une force internationale de 3.300 soldats pour une durée d`un an, pour lequel ils ont demandé le feu vert des Nations unies.

Le Conseil de sécurité doit théoriquement se prononcer avant la fin de l`année sur cette opération internationale, qui suscite cependant le scepticisme, notamment chez les Américains, et chez le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon lui-même, partisan d`une approche prudente et d`une solution négociée.

"Le concept d`opération (de la Cédéao) demande encore du travail", a estimé
M. Ladsous mercredi.

"Le concept d`opération a été élaboré avec la participation de tous sans exception: des experts militaires de l`UA, de la Cédéao, des Nations unies, des pays comme la France, les USA... Comment tous ces experts peuvent se tromper collectivement?", s`est irrité le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Idrissa Ouédraogo, présent mardi à Paris.

Le nord du Mali est contrôlé depuis fin juin par trois groupes islamistes armés: Ansar Dine, mouvement essentiellement composé de Touareg maliens, et les jihadistes surtout étrangers d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao).

Le gouvernement malien et les groupes armés Ansar Dine et MNLA (touaregs) ont cependant engagé des discussions directes mardi à OUagadougou et ont prôné un "dialogue" basé sur le respect de l`intégrité territoriale du Mali et le rejet du "terrorisme".

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