Pour l’acquisition de 1000 tracteurs et accessoires promise par IBK, le ministère de l’Economie et des finances ainsi que celui du Développement rural et le Pool financier viennent de signer, le mardi 28 juillet au ministère de l’Economie et des finances, un accord de partenariat pour le financement dudit projet estimé à 10 milliards de FCFA.
Convaincu que le développement socioéconomique de notre pays passe nécessairement par la modernisation et la mécanisation du monde agricole, lors de la campagne présidentielle de 2013, le Président Ibrahim Boubacar Keïta avait promis aux Maliens l’acquisition et la subvention de 1000 tracteurs et accessoires. Et nous voilà au début de la réalisation de ce projet. Car il vient de bénéficier d’un accord de financement entre l’Etat et le secteur financier composé de la BMS, chef de file du Pool financier, de la BNDA, de la BIM, du Fonds de garantie du secteur privé, de Kafo jiginew et de Nyesigiso.
A la signature de cette convention, le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, n’a pas caché sa joie de présider la signature de cette convention. Car, explique-t-il, le financement de cette opération est la traduction de la vision du Chef de l’Etat de faire de l’agriculture le moteur de développement économique et social de notre pays. Dans cette logique, il a instruit la modernisation et la mécanisation du secteur. Ainsi, indique le ministre, comme phase pilote, l’acquisition et la subvention de 1000 tracteurs et accessoires a été initiée. Une occasion pour lui de saluer l’engagement du pool financier dirigé par le PDG de la BMS, Babaly Ba, aux côtés du gouvernement pour la réalisation de ce projet. «Leur présence à cette rencontre est la marque, d’une part, de leur adhésion à la dynamique de croissance et d’émergence de notre agriculture et, d’autre part, de leur engagement à contribuer véritablement au développement économique et social de notre pays», a-t-il ajouté. Au sujet des tracteurs, le Ministre Mamadou Igor Diarra dira que leur acquisition a demandé des efforts importants en mobilisation de ressources budgétaires sous forme de subvention à hauteur de 5 milliards de FCFA correspondant à 50% du coût estimé du programme. Le reste du financement, précise-t-il, soit 5 milliards de FCFA, sera mobilisé auprès des bénéficiaires à hauteur de 20% comme apport personnel et du système bancaire et financier pour 30%.
Le ministre du développement rural, Bocary Treta, a salué la clairvoyance du Chef de l’Etat de faire de l’agriculture une des priorités de son agenda. Car, malgré nos potentialités en terre, en eau et en bras valides, nous sommes toujours exposés à l’insécurité alimentaire. Pour renverser cette tendance, poursuivra-t-il, le Chef de l’Etat a promis la mécanisation du secteur. Ce projet devenu une réalité permettra non seulement à booster l’autosuffisance alimentaire au Mali, mais aussi à amorcer l’exportation de nos produits agricoles. Ce qui va peser sur la balance commerciale et économiser les devises pour faire face à d’autres besoins de consommation. Partant, le ministre a souligné que ce projet entraine beaucoup d’innovation. Il s’agit entre autres de son financement intégral par l’économie nationale et de l’immatriculation des tracteurs.
Le Directeur général de la BMS, Babaly Ba, se réjouit de participer au financement de cette opération qui vise à faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018. Au regard de cette importance, il a exprimé l’engagement du pool financier à jouer sa partition et à mettre en place un mécanisme de financement souple adapté tout en réduisant au mieux les risques. Partant, il a rappelé les deux phases du mécanisme de financement à savoir : le financement de l’importation des équipements par les fournisseurs retenus par le pool financier et le financement des bénéficiaires par l’institution bancaire.
Parlant des critères, le PDG de la BMS soulignera que pour prétendre obtenir un tracteur, on doit justifier qu’on est paysan, avoir une relation bancaire et une bonne signature, et enfin qu’on a une surface suffisante significative d’au moins 20 hectares pour rentabiliser l’équipement. Car nous voulons passer de l’agriculture d’autosuffisance à l’agriculture commerciale, soutiendra Babaly Ba. Et de renchérir que «l’opération est garantie par le Fonds de garantie du secteur privé. Mais cela n’empêche pas que les banques exigent pour chaque client, outre son apport personnel, une petite garantie résiduelle. Mais cela dépend des relations financières qui existent entre clients et banques ». Pour conclure, il a insisté sur le sacrifice fait par les banques en accordant un taux d’intérêt rare fixé à 8,75% uniforme pour toutes banques et pour tous les paysans.
Oumar KONATE