D’où vient l’approvisionnement (équipements militaires, alimentation et argent) des mouvements armés du nord ? Bref. Qui finance la rébellion au nord du Mali ? Ce sont là, entre autres, questions qui ont toujours été posées lors de différentes crises au nord du Mali. Cependant, avec la présence des forces de l’Onu et de l’opération française (Barkhane), ces questions devraient trouver réponses. Mais, c’est loin d’être le cas…
C’est connu : en octobre 2011, des centaines de soldats libyens, après avoir trahi le Guide Mouammar Kadhafi, ont afflué vers le septentrion malien avec armes et bagages. Dès lors, le septentrion malien était transformé en un magasin d’armement à ciel ouvert. Parce que, au même moment, des intégrés (soldats et gardes) désertaient régulièrement les rangs de l’armée et des forces de sécurité pour rejoindre le maquis.
Ils emportaient avec eux des quantités d’armes et de minutions volées dans les stocks de l’armée.
En plus, l’approvisionnement en logistique de la rébellion était assuré par les nombreux réseaux de trafics qui pullulent la bande sahélo saharienne. Depuis des années, ces réseaux maffieux défient les différents Etats du Sahel, où ils sont très actifs. Aussi, la rébellion, au déclenchement des hostilités, en janvier 2012, disposait d’un important arsenal de guerre, capable de rivaliser avec celui de n’importe quelle armée de la sous région, voir du continent.
Cet arsenal sera renforcé par une importante quantité d’armes individuelles et collectives, ainsi que des engins abandonnés par les militaires maliens, suite au putsch de mars 2012 ; Dès lors, la chaîne de commandement (au sud et au nord) a été disloquée. Ce qui a conduit à l’occupation de toutes les garnisons du nord… Là, c’est une autre histoire !
Aujourd’hui, malgré la présence des forces de l’ONU, à travers la MINUSMA, la rébellion continue à s’équiper. Des quantités importantes d’armes, de minutions et d’engins continuent à prendre la direction du septentrion malien qui demeure une véritable poudrière pour toute la sous-région.
L’effort de guerre de la rébellion ?
En outre, la rébellion continue de recruter et d’implanter partout au nord des camps d’entraînement. Alors qui entretien «l’effort de guerre » de la rébellion ? Qui assure, en outre, le financement des activités subversives des différents groupes armés ? L’on est en droit de se poser des questions sur l’approvisionnement des rébellions en équipements, carburant et autres vivres, dans ce vaste espace désertique du nord.
La MINUSMA et surtout les forces françaises (présentes au nord) disposent de moyens de surveillance très sophistiqués, pour avoir des réponses à ces différentes interrogations.
Mais, à ce jour, aucune de ces deux forces ne semble véritablement se préoccuper de ces aspects du conflit malien. Du coup, la rébellion peut continuer à s’équiper, s’approvisionner et à agir contre l’Etat malien. Au même moment, les différents responsables de la Cma sillonnent l’Afrique et l’Europe. A la recherche de fonds ? Sans doute.
A Bamako, Paris, Alger et Nouakchott, ils sont logés dans des hôtels de luxe. Et ce n’est guère un mystère. Ces responsables de la rébellion ont toujours été financés et soutenus par des lobbies pro-touarègs qui s’activent particulièrement dans certaines capitales européennes. Pendant ce temps, les populations de Kidal, Ménaka et Tinzaouaten, continuent de souffrir. Ces populations, faute du minimum vital (eau, médicament, aliments) endurent les pires souffrances…
C’est pour toutes ces raisons que l’on peut, sans nul doute affirmer que la rébellion malienne est devenue, au fil du temps, un fonds de commerce pour certains responsables à Kidal. Jusqu’à quand ?
Hamadi