Ce qui se passe, ces derniers jours, en France dépasse l’entendement. Sous prétexte de défense de la laïcité et des « valeurs de la République », 30 municipalités ont interdit le port du burkini sur les plages. Pour ceux qui l’ignoreraient, le burkini, diminutif de la « burka » (voile islamique intégral) et du « bikini » (mini-jupe de plage occidentale) est une sorte de voile inventée par une Libanaise pour permettre aux musulmanes de se baigner sur les plages européennes sans exposer leur intimité au regard des hommes. Une telle pudeur s’apparente, aux yeux des 30 maires français, à un début de terrorisme ou, à tout le moins, de « radicalisation », le mot le plus couramment utilisé dans l’Hexagone depuis le crime des frères Kouachi.
L’affaire étonne à plus d’un titre. D’abord parce que le burkini n’est interdit par aucune loi française. Ensuite parce que son port ne peut gêner aucun baigneur, à moins que celui-ci ne nourrisse le sombre dessein de se rincer l’oeil aux dépens des épouses d’autrui. Enfin, le burkini ne trouble en aucune façon l’ordre public.
En tout cas, pas autant que quelqu’un qui se balade en slip ou à poil. Prétendre voir dans ce noble habit les signes d’un terroriste n’a strictement aucun sens dans la mesure où les tueurs qui endeuillent régulièrement le monde ne portent ni burkini, ni burka, ni boubou. Et puis question: si la démocratie vous autorise à exposer votre corps en public, pourquoi vous interdirait-elle de le cacher ?
Pour rétablir le droit sur ses deux pieds et mettre le holà à la dérive paranoïaque des maires, le Conseil d’Etat a pris ses responsabilités: la plus haute juridiction française, a décidé, vendredi 26 août 2016, de suspendre l’Arrêté d’interdiction du burkini pris par le maire de Villeneuve. Cet Arrêt plonge dans la détresse les 29 autres maires dont les Arrêtés sont, à bref délai, appelés à disparaître...
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