Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Lutte contre les violences basées sur le genre : Une loi est nécessaire
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  L’Essor
La
© aBamako.com par FS
La CNDH lance la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme
La salle de conférence de la la Faculté de Droit Privé de Bamako a abrité le Mardi 6 Décembre 2016, la Cérémonie de lancement officiel de la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme. Photo: Me Mamadou I. Konaté
Comment



La violence basée sur le genre (VBG) est un problème qui ne peut être banalisée. En effet, la VBG ou « sexospécifique » est la violence dirigée spécifiquement contre un homme ou une femme du fait de son sexe ou qui affecte les femmes ou les hommes de façon disproportionnée. La VBG, est l’une des violations des droits de l’homme les plus étendues. Elle peut adopter différentes formes, physique, sexuelle, psychologique ou encore économique. Elle ne connait ni frontière d’âge, ni de race, de culture, de richesse ou d’emplacement géographique. Le phénomène est, hélas, répandu dans notre pays, cela malgré notre adhésion aux instruments légaux régionaux et internationaux pour le prévenir, l’éliminer, le condamner et le combattre. En effet, de 2012 à 2016, le nombre de cas de VBG identifiés s’élève à 9433 au Mali. Rien qu’en 2015, notre pays a enregistré, environ 1284 cas de violences basées sur le genre. Sur ces cas, nous dénombrons 292 cas de déni de ressources, 288 cas d’agressions physiques, 234 cas de violences psychologiques, 223 cas de viols, 192 cas de mariages forcés, 3 cas d’assassinats.
Aux grands maux, les grands remèdes. Face à la situation, notre pays travaille à renforcer sa politique judiciaire afin de traiter avec célérité les cas de VBG. Dans ce dessein, l’accent a été mis sur les sessions de plaidoyer à l’intention des leaders religieux (jeunes, des femmes et des hommes). L’Assemblée nationale ainsi que le Haut conseil des collectivités ont aussi été touchés par ces sessions. L’objectif de ces différentes rencontres était de mobiliser et sensibiliser les cibles citées plus haut en faveur de l’adoption d’une loi contre les violences basées sur le genre.
La célébration de la journée internationale de la lutte contre l’excision a été l’occasion pour les autorités du pays, les responsables des institutions de coopération bi et multilatérales, des professeurs, gynécologues et urologues, des leaders religieux et traditionnels, des artistes de renommée internationale et bien d’autres éminentes personnalités de montrer leur détermination à lutter contre les VBG et à appuyer le processus d’adoption de la loi contre les VBG dans notre pays.
Pour renforcer ce processus, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en collaboration avec l’ensemble des partenaires, envisage de faire l’état des lieux des VBG en étroite collaboration avec les départements sectoriels en vue de l’élaboration d’une stratégie nationale. Il est question également de renforcer la synergie d’action entre les intervenants du domaine de l’éducation pour l’abandon des VBG. La prise en charge des survivants des VBG notamment des MGF/E et leur réinsertion socioéconomique à travers la création des Activités Génératrices de Revenus sera aussi assurée. Bref, tout doit être mis en œuvre pour accélérer le processus d’adoption de la loi contre les VBG.
Le sujet est en effet d’actualité, une problématique à laquelle il faudra urgemment trouver une solution. En la matière beaucoup a été fait. Que de mobilisation ! Il s’agit donc de faire en sorte que le positif reprenne sa place dans notre pays. « Nous devons réfléchir ensemble pour développer des attitudes, des méthodes pour faire face aux VBG », explique la directrice du Programme national de lutte contre l’excision, le Dr. Guindo Yacine Gakou. Dans ce combat, dit-elle, chaque Malien, toutes catégories confondues, doit s’impliquer, s’engager afin que nous dépassions la parole pour poser des actes salutaires en faveur de la lutte contre les VBG dans notre pays.
Les chiffres sont alarmants : rien qu’entre janvier et septembre 2016, le sous cluster VBG a enregistré 1417 cas dont 35% de violence sexuelle et 12% de cas de mariage d’enfant. Le Mali est le deuxième pays qui enregistre, selon les données de l’UNFPA, le taux le plus élèvé du mariage d’enfant dans le monde. Ce qui est alarmant et nécessite une action commune pour renverser la tendance. Souhaitons que la célébration de la Journée du 6 février soit le déclic de la rupture avec cette pratique atroce dans notre pays. La directrice du PNLE invite les uns et les autres à soutenir les efforts du gouvernement à travers le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille afin qu’il y ait une loi contre les VBG. A cet effet, soutient-elle, l’engagement et l’implication de tous sont sollicités.
«Nous voulons un pays paisible exempt de toute violence notamment celle basée sur le genre. Nous devons donc ensemble agir ensemble afin d’éradiquer cette pratique », exhorte le Dr Guindo Yacine Gakou. Cependant, dit-elle, nous ne devons pas bousculer les choses. Il faudra travailler avec tact pour aller vers ce changement tant réclamé, tant souhaité.
M. A. T.

Partager
Commentaires