Le président de la République Ibrahim Keita a inauguré samedi la nouvelle mine de Fékola, cercle de Kéniéba dans la région de Kayes. Plusieurs membres du gouvernement ont pris part a l’événement, notamment le ministre des Mines et du Pétrole Tiémoko Sangaré. Parmi les autres personnalités présentes, on peut citer le directeur du groupe de B2gold, la société canadienne qui exploite la mine, Clive Johnson ainsi que les notabilités de Kéniéba et du village de Fékola et les autorités administratives et politiques de la région de Kayes. Il était un peu plus de 14 heures quand le président a fait son entrée dans le nouveau site minier qu’il a inauguré quelques minutes plus tard. La cérémonie a été riche, rythmée par les discours, des visites et une animation assurée par l’ensemble instrumental.
Moussa Camara, maire de Kéniéba a sollicité l’implication du président de la République pour la mise en œuvre des clauses ayant présidé à l’ouverture du présent site minier.
La construction de la mine de Fékola, faut-il le rappeler, a été achevée en fin septembre dernier, soit plus de trois mois avant le calendrier initial. Fékola a atteint la production commerciale en fin novembre dernier. La production d’or était de 111450 onces d’or, y compris les 79 243 onces de production pré commerciale dépensant ainsi la fourchette supérieure de sa prévision initiale entre 45 000 et 55 000 onces, en raison de son démarrage anticipé et de la montée en puissance de sa performance.
Clive Johnson a remercié le président et le gouvernement qui ont accepté de travailler étroitement avec son équipe pour que cette mine soit. « Nous allons continuer à entretenir cette relation de transparence et de confiance établi entre nous », a-t-il indiqué. Fékola, dira-t-il, est une mine de classe mondiale, en terme de protection de l’environnent, de santé, etc. Et Clive Johnson de soutenir que Fékola représente 40 pour cent de leur activité à travers le monde. La mine, indique son patron, a une durée de vie estimée à 10 ans avec une perspective de 111 450 onces par an. Cependant, avoue Clive Johnson, la zone de Fékola a un potentiel énorme. Justement pour cette raison la société B2GOLD a dépensé plusieurs millions pour l’exploration de cette année. Ces recherches permettront, non seulement, d’accroître la durée de vie de la mine, mais aussi, de croître la production d’or. Le chef du groupe B2GOLD a donné l’assurance que sa société continuera son programme, tout en respectant les normes recommandées en la matière. Par ailleurs, la société va aider la population à mener des activités génératrices de revenus notamment pour les femmes. A cet effet, des organisations des femmes ont été formées en technique de maraîchage. Elle aidera aussi dans le domaine de l’éducation les communautés à travers des bourses d’études dans les écoles supérieures et secondaires au Mali et au Canada. Le ministre des Mines et du Pétrole Tiémoko Sangaré a loué l’intérêt que le président accorde au développement économique du secteur minier du pays. En effet, c’est grâce aux reformes vigoureuses que le gouvernement a initiées que notre pays, est devenu une destination privilégiée des investisseurs miniers, dira Tiémoko Sangaré. Ce qui a favorisé la création de cette mine et de deux autres qui seront bientôt inaugurées. Toutes ces actions, a indiqué le ministre, permettront au secteur minier de jouer un rôle important dans le développement économique et social de notre pays. Il y a de quoi se réjouir avec l’ouverture de cette nouvelle mine. Car grâce à son important gisement que la mine de Fékola va permettre d’accroitre notre production d’or et d’offrir de nombreux emplois aux jeunes. Le ministre a, par ailleurs, souligné qu’avec un investissement de plus de 300 milliards de FCFA, le projet minier de Fékola est le plus gros investissement privé dans notre pays au cours de ces dernières années. En effet conformément au plan de production, l’usine traitera cinq (5) millions de tonnes de minerais par an et produira 400 000 onces soit 12,440 tonnes d’or annuellement pendant les trois premières années. Cependant la production annuelle moyenne au cours des dix premières années de durée de vie de la mine sera de 345 000 onces, soit environ 11 tonnes d’or brut. Ce qui a fait dire au ministre que le niveau de production à Fékola permettra au Mali de rester dans le cercle des quatre grands producteurs d’or en Afrique. En plus des emplois créés, la mine de Fékola générera également pour le trésor public près de 540 milliards de FCFA de recettes. Tiémoko Sangaré a profité de l’occasion pour rappeler l’apport significatif du secteur minier à l’économie nationale. En effet le secteur apporte au budget d’État plus de 250 milliards de FCFA chaque année.
Le ministre a annoncé qu’un vaste chantier de rationalisation de l’orpaillage traditionnel a été lancé. A cet effet, dira-t-il, des cartes d’accès aux sites d’orpaillage ont été édictées pour permettre d’identifier tous les acteurs intervenants dans ce secteur. Ces réformes contribueront à installer sur tous les sites d’orpaillage des centrales d’achat qui seront dotés de registres de production et de vente des différents produits issus de l’artisanat minier dans notre pays. Par ailleurs, il sera bientôt lancé une opération de promotion des petites mines par des nationaux.
Il a lancé un appel pressant à l’ensemble du système financier national pour les accompagner dans cette démarche pour mieux faire briller l’or pour tous les Maliens. Le ministre a invité l’ensemble des opérateurs miniers, les pétroliers nationaux et internationaux à investir dans les secteurs minier et pétrolier du Mali. Car, les potentialités sont énormes et les opportunités fantastiques.
C’est un président heureux qui a pris la parole pour témoigner toute sa fierté de partager avec les populations de Kéniéba la joie et l’allégresse suscitée par l’ouverture de cette nouvelle mine. « La mine, l’or est une chance, à condition que l’or serve les Maliens, que l’on sente l’environnement généré par l’or », a lancé le Chef de l’État. Il a salué l’engagement de la société dans le domaine de la protection de l’environnent et l’éducation des enfants.
Mariam A. Traoré