Les deux acteurs majeurs qui font les choux gras de l’actualité malienne par ces temps-ci, ne sont pas forcément de la même arène. Cependant, le renoncement ou du moins la flexibilité de l’un sur sa position pourrait favoriser l’autre dans ses revendications.
L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), les deux entités qui donnent du tournis aux autorités de la transition, ont certes le même adversaire en face. Mais elles peuvent ne pas chercher à unir leurs forces pour arriver à leurs fin. Pour preuve, l’UNTM n’a rien à envier au M5-RFP facilement sacrifiable sur l’autel de l’économie de notre pays.
Force est de constater en effet que les enjeux ne sont pas les mêmes sur ce front socio-politique en ébullition au Mali. La grève de l’UNTM reconduite cette semaine après celle de la semaine passée, doit avoir plus d’impact sur l’exécutif malien que la rigidité dont fait montre le M5-RFP pour sa participation au nouveau gouvernement en cours de composition. En témoigne la multiplication des négociations et des négociateurs entre le Premier ministre et les grévistes.
L’UNTM se retrouve de facto le plus courtisé et le plus caressé dans le sens du poils tandis que sur le front purement politique, le M5-RFP semble déjà avoir pris acte de son échec, d’où son appel à une manifestation le 4 juin prochain à la place de l’indépendance. Le camp de l’inusable Choguel Kokalla MAIGA envierait plutôt celui de Katilé qui l’a involontairement relégué au second plan dans le crédit à leur accorder par le Gouvernement. Ce dernier aurait mieux à gagner dans le sauvetage de l’économie que dans la priorité à un gouvernement le plus inclusif donné. Car c’est d’une économie debout pour le Mali que dépendra la réussite finale de la transition qui n’a encore que 8 petits mois de vie.