Afin de combler le déséquilibre entre les filières scientifiques et littéraires et d’encourager la participation des filles, Pr Diallo Kadia Maïga a initié le concours Miss Science. Ce concours vise à inciter les jeunes filles et les femmes à poursuivre des disciplines scientifiques et à favoriser leur orientation vers des carrières scientifiques. Grâce à cette initiative, de nombreuses filles et femmes tendent aujourd’hui vers l’excellence dans les sciences.
Le concours Miss Science a pour objectif de valoriser les STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) dans les écoles, de promouvoir l’autonomisation des filles et des femmes à travers l’éducation, et de démontrer que les sciences sont des atouts majeurs pour atteindre le développement durable. Il contribue également à augmenter les opportunités dans la prise de décision et l’innovation.
Pr Diallo Kadia Maïga, Secrétaire Générale de la Commission Nationale Malienne pour l’Unesco et l’ICESCO (CNMUI), et initiatrice de Miss Science au Mali, a observé une diminution des effectifs dans les filières scientifiques et techniques, notamment chez les filles, qui représentent 41,3 % au premier cycle et 26,9 % au second cycle. Elle affirme que des activités comme le concours Miss Science renforceront le personnel scientifique du pays en encourageant la formation de femmes scientifiques.
Origine de l’organisation du Concours Miss Science au Mali !
L’idée du concours Miss Science est venue, dit-elle, après avoir pris connaissance du concours Miss Mathématiques au Sénégal. Qu’elle a pensé qu’il serait plus complet d’inclure plusieurs disciplines scientifiques, telles que la biologie, la physique, la chimie et les mathématiques, pour promouvoir une vision globale des sciences et encourager les jeunes filles à exceller dans divers domaines scientifiques.
Comment se passe le déroulement du Concours ?
Selon Pr Diallo Kadia Maïga, le concours est organisé en fin d’année scolaire, après les examens, au niveau des 26 académies du Mali, avec une finale nationale à Bamako. Les critères de sélection incluent une moyenne générale supérieure à 14 et des compétences dans les matières scientifiques, avec des niveaux de sélection en 10ème, 8ème, 6ème et 3ème année. Le concours comprend des épreuves de mathématiques, de physique, de chimie et de biologie.
A ses dires, aujourd’hui de nombreuses filles souhaitent participer au concours et s’orienter vers les sciences contrairement dans un passé proche où elles étaient réticentes parce qu’elles trouvent difficile les matières scientifiques. « On leur disserte que les sciences ne sont pas plus difficiles que les autres matières et qu’il suffit de s’y consacrer pour réussir » a-t-elle indiqué. Avant de préciser qu’en encourageant les filles à choisir les matières scientifiques, le Mali pourra former de futures scientifiques.
De 2018 à 2023, le concours Miss Science a élu 16 miss et 32 dauphines sur quatre éditions. Toutes ces filles continuent à exceller dans les sciences, certaines poursuivant même leurs études à l’étranger. Le concours a suscité un intérêt croissant pour les sciences parmi les filles et leurs parents. Au total, 480 filles ayant une moyenne annuelle supérieure à 14 ont été primées pendant ces quatre éditions. « Les participantes bénéficient de l’encadrement des femmes SUCOFI dans les académies avant le concours et lors du concours elles sont hébergées à Bamako par la commission pour toute la durée. Apres le concours les lauréates reçoivent tous les matériels nécessaires pour continuer leurs études. Un suivi régulier est assuré avec l’accompagnement de leurs parents » a-t-elle précisé.
Pour elle, notre pays a besoin de femmes scientifiques et c’est un moyen d’avoir beaucoup de femmes scientifiques afin booster le développement du Mali.
Pour conclure, l’initiatrice Miss science appelle toutes les femmes scientifiques du Mali à soutenir ce concours afin d’encourager davantage de filles à se tourner vers les sciences, contribuant ainsi au développement du Mali. Miss Science, c’est la science pour le Mali et pour les femmes.
Ka Samassekou, chargé de mission au Ministère de l’Éducation Nationale, a souligné l’importance de l’initiative du concours Miss Science. Pour lui, Ce concours s’inscrit dans une démarche visant à promouvoir la participation des femmes et des filles aux domaines de la science et de la technologie au Mali. Il a mis en avant l’importance cruciale de la science pour le développement du pays, en précisant que le Mali dispose de vastes potentiels scientifiques qui devraient être exploités pour son progrès.
Samassekou affirme que le concours Miss Science a déjà permis à de nombreuses jeunes filles de viser l’excellence. Il cite en exemple la lauréate de 2022, qui, alors en 11ème année, a passé son baccalauréat en tant que candidate libre et a été admise avec mention, illustrant ainsi comment ce concours peut ouvrir des opportunités éducatives et professionnelles pour les participantes.
Lauréate de la première édition
Inayibéré Coulibaly, lauréate de la première édition, a témoigné de l’impact positif du concours sur sa motivation à s’intéresser davantage aux matières scientifiques. Elle encourage toutes les filles à se préparer sérieusement pour ce concours et à s’inscrire dans des filières scientifiques, afin de contribuer à un Mali meilleur dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation.
Pour sa part, la chargée de mission au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Maïga Aissata Niaré a également souligné l’importance du concours Miss Science. Selon elle beaucoup moins de femmes veulent s’engager dans la science mais avec ce concours, une nouvelle génération de jeunes filles scientifiques va relever les grands défis de notre époque. Elle a ajouté que son département, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation Nationale et le bureau de l’UNESCO au Mali, soutient l’organisation de ce concours.
“Nous encourageons les jeunes filles à s’orienter vers des filières scientifiques allant de l’éducation fondamentale à l’enseignement supérieur. Elles seront plus tard des professionnelles dans les domaines comme médecine, la biochimie, l’informatique, l’ingénierie et autres. De même, elles contribueront au développement socioéconomique du Mali. « Le concours science méritait d’être élargi aux filles universitaires qui feront la recherche scientifique et l’innovation technologique de demain » a-t-elle plaidé.
De son côté, Oumou Dicko du bureau Unesco Mali dira que ce concours vise à appuyer le Ministère de l’Education Nationale à combler les écarts entre les genres en matière de choix et de résultats scolaires, en particulier dans les domaines de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels et des STM. Selon elle, la contribution et l’expertise des femmes et des filles dans les domaines scientifiques sont essentielles pour apporter des solutions innovantes et durable aux changements qui bouleversent le monde en pleine évolution. C’est pourquoi, qu’il est primordial de remédier aux inégalités dans et à travers le système éducatif.