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4e édition du forum sur le développement durable : Sauver 80 % de l’économie malienne
Publié le samedi 19 octobre 2024  |  Mali Tribune
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Alors qu’environ 80 % de l’économie nationale sont portés par les secteurs de l’agriculture, l’élevage et la pêche, ceux-ci se trouvent sous la menace des effets des changements climatiques. Dans sa démarche participative à la sauvegarde de cette économie ainsi qu’au développement du pays, voire du continent, le Forum pour le développement durable (FDD) est organisé par le Centre international pour le conseil et la formation (CICF), en partenariat avec Challenge Consulting. Un cadre d’échanges et de réflexions sur comment emprunter efficacement la voie de la transition verte pour un avenir radieux.

La 4e édition du FDD a eu lieu les 15 et 16 octobre 2024 à Bamako autour du thème : “Engagement vers une production verte”. Ainsi, en plus du panel inaugural, trois autres panels ont été animés sur des sujets tels que : initiatives pour une économie verte, innovation technologique et production plus propre, gestion des déchets et économie circulaire.


A en croire la directrice générale du CICF, sa structure œuvre depuis de nombreuses années au renforcement des capacités des organisations et à la promotion des pratiques responsables et la tenue de ce Forum annuel témoigne de leur engagement indéfectible vers un environnement durable pour le Mali.

Aussi, dira-t-elle, le Forum se veut un espace d’échanges et de réflexions pour explorer comment le Mali, et plus largement le continent africain, peut s’engager activement dans cette voie de la production verte.

“Notre expertise couvre un large éventail de domaine notamment la Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) et la Gestion environnementale et sociale (GES)”, a fait savoir Mme Berthé Minian Bengaly. A ses dires, l’édition 2024 du Forum est la traduction de la volonté partagée de s’investir avec détermination dans la résolution d’une thématique d’une importance capitale : “Engagement vers une production verte”.

Une thématique qui invite à réfléchir aux moyens de transformer en profondeur nos systèmes de productions pour les rendre non seulement respectueuses de l’environnement, mais aussi plus résilients et inclusifs. “Les changements climatiques ne sont plus une menace lointaine mais une réalité tangible qui affecte nos populations, notre économie et nos écosystèmes. Prenons le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. Face à ce constat alarmant, l’engagement vers une production verte n’est plus un choix, mais une nécessité absolue. Il s’agit d’une transition essentielle pour la survie de notre planète, de nos économies et du bien-être de nos populations. Produire vert signifier : intégrer des pratiques respectueuses de l’environnement dans chaque étape de la chaine de valeur”, a-t-elle prévenu.

En manifestant la disponibilité et l’engagement du CICF aux côtés des acteurs publics et privés, des partenaires internationaux et des organisations de la société civile pour accompagner cette transition vers une production plus verte et durable, la directrice générale a déclaré qu’elle reste convaincue que la formation, l’innovation, le renforcement des capacités et la sensibilisation sont des leviers essentiels pour réussir cette transformation.

“Il en va de la sécurité alimentaire, de la gestion durable de nos ressources naturelles et de la création d’emplois dans des secteurs respectueux de l’environnement notamment à travers les énergies renouvelables et l’agroécologie”.

Pour sa part, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a affirmé que le thème débattu par les panelistes s’inscrit en droite ligne des politiques et stratégies en matière d’environnement, de développement durable et de changement climatique et qu’il reflète la vision de son ministère d’une transformation économique et sociale nécessaire et urgente.

“Aujourd’hui, il ne s’agit plus de gérer les impacts environnementaux, mais de les anticiper et de les transformer en leviers de développement. Nous devons repenser notre modèle de production et de consommation afin de bâtir un système qui soit, non seulement économiquement viable, mais respectueux de notre environnement et des ressources naturelles dont dépendent nos communautés”.

Des objectifs ambitieux d’ici à 2030

Selon le ministre Mamadou Samaké, le Mali est l’un des pays les plus vulnérables aux effets des changements climatiques et que cette vulnérabilité est exacerbée par la situation géographique du pays au cœur du Sahel ainsi que sa forte dépendance aux secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui représentent “environ 80 % de notre économie et emploient près de 70 % de la population”.

Des secteurs essentiels pour la subsistance de la population qui se trouvent directement affectés par les aléas climatiques tels que les sècheresses, les inondations et les variations extrêmes de température, à en croire le ministre Samaké. “Notre engagement en matière de lutte contre les changements climatiques est reflété dans notre Contribution déterminée au niveau national (CDN) où le Mali s’est fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre : 31 % pour l’énergie, 25 % pour l’agriculture, 39 % pour les forêts et 31 % pour les déchets d’ici à 2030, tout en adaptant nos stratégies aux impacts climatiques. Les investissements dans les secteurs prioritaires identifiés dans notre CDN non seulement contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre mais aussi à la création d’emplois, à l’amélioration des moyens de subsistance et à la stimulation de la croissance économique. Un plan d’investissement pour la mise en œuvre de la CDN a été élaboré pour un coût global de 4,344 milliards de dollars pour les mesures d’atténuation, et de 8 milliards de dollars pour les mesures d’adaptation. La mobilisation de ces ressources constitue une condition essentielle pour que le Mali puisse atteindre ses objectifs climatiques”.

Décidé à atteindre les objectifs assignés avant la date butoir, le ministère chargé de l’Environnement et de l’Assainissement a fait savoir déjà identifier les chantiers auxquels il faudra s’atteler. Il s’agit des secteurs jugés capables d’offrir des opportunités aux investisseurs privés notamment les énergies renouvelables, la foresterie, l’écotourisme, la transformation de la biomasse comme alternative au bois de chauffe et au charbon de bois, la transformation des déchets ainsi que le secteur du transport écologique.

“Conscient du potentiel du secteur privé à contribuer au financement de l’action climatique, mon département réitère sa pleine disponibilité à œuvre de concert avec le secteur privé pour promouvoir un environnement favorable, incitatif et attractif pour les investissements privés. C’est dans ce cadre que mon département, à travers AEDD, a élaboré un plan stratégique d’engagement du secteur privé en vue de mieux l’impliquer dans les efforts nationaux de lutte contre les changements climatiques. A cet effet, nous venons de mobiliser 180 000 000 F CFA, à travers le Fonds Vert Climat, pour le renforcement des capacités du secteur privé. Notre ambition reste claire : transformer notre économie en une économie verte, résiliente et inclusive. Les défis sont énormes mais pas insurmontables. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que le secteur privé devienne un moteur de développement durable au Mali en renforçant notre résilience face aux changements climatiques et en ouvrant la voie à un avenir plus sûr et prospère pour nos générations futures”, a conclu le ministre Mamadou Samaké avant que son collègue de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, n’ajoute qu’il est nécessaire de changer de “paradigme en termes de politique publique mais aussi pour les entreprises” avec la question de savoir comment s’adapter aux changements climatiques et quelles réponses structurelles il faut apporter.

Invitant les chefs d’entreprises à prendre la pleine mesure de la question et à l’intégrer dans leurs démarches, le ministre de l’Industrie a déclaré qu’il reste “profondément convaincu que le développement économique durable, inclusive et participative, s’intégrera forcément dans une démarche de développement durable”.



Alassane Cissouma

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