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Crise politique au Mali : Refusons le diktat des partis politiques
Publié le jeudi 12 juillet 2012   |  Le Matin




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- Autre Presse - 11/7/2012

Le président burkinabé et cinq chefs d’Etat de la région se sont retrouvés le 7 juillet 2012 autour d’un «grand malade». Après l’échec des traitements précédents, on fait une nouvelle prescription en complicité avec des supposées «forces vives» du Mali : former «un gouvernement d’union» avant fin juillet ! L’ultimatum est sans ambages. Aux Maliens de s’exécuter ou de prendre le risque de se voir isoler. Une fois de plus, le sort du Mali est décidé à Ouagadougou (Burkina Faso) sans que le peuple malien n’ait réellement son mot à dire.

Désiré Kadré Ouédraogo, Président de la Commission de la CEDEAO

La Cedeao exige (le mot est loin d’être fort) un gouvernement «d’union nationale» ou «inclusif» au Mali d’ici la fin de ce mois de juillet ! Elle reproche à l’actuelle équipe ne de ne pas assez collaborer avec la communauté. C’est ce que Djibril Bassolé a dit sur les antennes de Rfi dans la matinée du 9 juillet 2012 ! C’est dire qu’aux yeux de la Cedeao, le Mali n’est plus un Etat souverain !
Il ne s’agit pas d’une simple suggestion pour «élargir les bases politiques» de l’actuelle équipe gouvernementale. Mais, plutôt d’une manipulation de la classe politique, notamment du Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) pour entrer au gouvernement !
Certains leaders de cette coalition profitent de leurs «relations privilégiées» avec des leaders de Cedeao comme Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire pour imposer leurs intérêts au gouvernement de la transition, pour prendre leur revanche sur Cheick Modibo Diarra qui a eu «l’audace» de les priver de leur «vache laitière» qu’est le Trésor public. Il est vrai que la formation d’un gouvernement d’union nationale est une disposition de l’Accord-cadre du 6 avril dernier.
Mais, le pays a-t-il pour autant besoin d’écrire une nouvelle page avec les mêmes acteurs qui sont incontestablement à la base de son malheur ? Et de surcroit à l’extérieur du pays ? L’essence d’un parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir. Mais, un exercice au profit du peuple. Et quand il a été incapable de le faire pendant 20 ans, ne doit-il pas faire profil bas en tirant les leçons du passé ?
Si le Mali est la risée du monde aujourd’hui, c’est parce que cette même classe politique a failli à ses responsabilités depuis vingt ans. Depuis l’avènement de la démocratie, elle n’a jamais su gouverner au mieux de l’intérêt de la majorité des Maliens. Une fuite de responsabilité qui s’est accrue ces dix dernières années avec la «gestion consensuelle» du pouvoir décrétée par le président déchu à son élection en 2002. Aucun président indépendant ne peut diriger ce pays pendant 10 ans sans le soutien voire la complicité des politiciens.
Parce que si cela est possible, cela prouverait que les chapelles politiques n’ont leur raison d’être dans notre démocratie. En refusant de basculer dans l’opposition, les leaders des partis ont ouvert la voie royale à l’Indépendant pour guider le pays à sa guise en prenant seulement soin de leurs accorder une place à la «table des convives».
Et ne ce serait que par ce refus, ils ont trahi les martyrs de la démocratie voire le peuple malien en sabordant les principes démocratiques par cupidité et par mégalomanie. Comble de l’ironie, ceux qui ont aidé le défunt régime à mettre définitivement ce pays à genoux sont ceux qui s’agitent aujourd’hui au sein du Fdr parce que refusant d’être «sevré de leur part du gâteau».

Le Mali n’est qu’un «gâteau» à partager pour les politiciens
En effet, pour les partis politiques maliens, la gestion des affaires publiques s’assimile à une question de partage de gâteau. Et pour rien au monde, ils ne sont prêts à renoncer à leur «part». Leur intérêt pour le peuple et sa nation n’est que pure démagogie. Leur conviction est dans le «ventre».
Comme le dit récemment un chroniqueur politique, «la classe politique malienne ne peut pas accepter la main tendue du Premier ministre qui leur propose un cadre de concertation autour de la transition. Privé les partis politiques maliens d’une présence dans le gouvernement de transition, c’est comme leur enlevé le pain de la bouche pendant une longue période. Ce qui peut être fatal à beaucoup d’entre eux dans la mesure où ils ne survivent que de deniers publics à travers leurs cadres nommés ministres ou à de hautes responsabilités».
Franchement, nous avions espéré que la classe politique malienne, notamment les composantes du Fdr, allait faire profil bas parce qu’elle a une grande part de responsabilité dans la situation actuelle de notre pays ! Et nous pensons qu’un gouvernement de transition, chargé surtout d’organiser des élections transparentes et crédibles, peut se passer des partis à qui Cheick Modibo Diarra propose d’ailleurs un cadre idéal de concertation ! Hélas, on voit qu’être associés à la transition est le cadet de leurs soucis.
Ce que les politiciens maliens souhaitent, c’est être à des postes de responsabilité où ils peuvent se servir, servir aussi leurs chapelles et leurs clans. Mais, autant nous sommes formellement opposés à un quelconque rôle de l’ex-junte dans la transition démocratique au Mali, autant nous pensons que les partis auront bonne figure en restant en dehors de ce gouvernement. Oui, il est temps que nos politiciens donnent une autre image de la politique au citoyen lambda que celle du ventre.

Donner une autre image de la politique au Mali
Il est temps qu’ils arrêtent de sacrifier et d’humilier ce pays sur l’autel de leurs propres intérêts. Avions-nous besoin de la Cedeao pour régler ce problème de «gouvernement inclusif» ? Avions-nous besoin d’aller à Ouagadougou pour ça ? La réponse est évidente pour tous ceux qui se soucient réellement de l’avenir du Mali.
Hélas, comme le disait un intervenant sur le sujet dans un débat sur Facebook, le drame c’est que nos prétendus «politiciens du ventre ignorent totalement ce qu’est la politique et surtout la géopolitique mondiale. Cette ignorance coupable participe à la récréation politique instaurée par la Cedeao au Mali».
Nous ne pouvons jamais cautionner un coup d’Etat au Mali après l’ultime sacrifice des martyrs de la démocratie. Mais, devant le fait accompli, il faut désormais se battre pour que cela ne se reproduise plus. Il faut doter la démocratie malienne d’une base politique et sociale solide. Et pour ce faire, il faut une transition menée en dehors de toutes considérations partisanes.
Il est vrai que le gouvernement actuel n’est pas exempt de reproches en la matière. Mais, il faut aussi lui donner le temps de faire ses preuves. Il faut lui donner le temps de se donner une «Feuille de route» à la hauteur de nos attentes, de nos ambitions et qui s’impose face aux défis auxquels il doit faire face avec le soutien de l’ensemble de la nation, ce qu’on appelle de façon folklorique les «forces vives» de la nation. Jamais, en tout cas depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, un gouvernement n’a été totalement opérationnel au bout de trois mois seulement.
A l’exception peut-être de celui d’Ibrahim Boubacar Kéita du temps d’Alpha Oumar Konaré. Il est aussi vrai que la transition est une véritable course contre la montre. Mais, il ne faut pas non plus mettre la charrue avant les bœufs au risque de nous retrouver à la case départ quelques années plus tard après une autre expérience démocratique chaotique.

Enterrons nos «petits intérêts personnels»
Comme le disait notre amie Tétou Gologo, «il est grand temps que tous oublient leurs petits intérêts personnels (même si eux les trouvent grands) pour penser MALI. Ceci est valable et pour l’équipe de CMD (Cheick Modibo Diarra) et pour les autres, surtout pour ceux qui, après avoir eu les rennes du pouvoir pendant 20 ans, nous ont mené à la situation actuelle».
Comme cette talentueuse artiste engagée, nous ne devons jamais nous tromper d’un fait : le premier groupe et le deuxième, c’est-à-dire la classe politique cleptomane et des membres de l’actuel gouvernement, ne vivent pas les réalités du citoyen lambda !
«Tant qu’il y aura du copinage et que les décisions se prendront dans des salons confortables ici ou à l’étranger, elles ne concerneront pas le malien NORMAL, disons qu’elles ne se feront pas prioritairement dans le sens de son bien être, qu’il soit du Sud, du Nord, de l’Est ou de l’Ouest…», souligne Tétou. Comme elle, la majorité des Maliens souhaiteraient aujourd’hui que «CMD» poursuive sa mission mais, «sans larmes» et surtout sans «quelques énergumènes» qui se trouvent dans son gouvernement, et qui n’y ont pas leur place.
«Je n’ai pas de noms à donner, mais la presse je l’avoue est bien renseignée et des articles sont parus. Donc oui à CMD, fort, structuré, mais sans les membres qui risquent de gangrener son équipe et de nous ramener plus de 20 ans en arrière… Le tronc d’arbre a beau séjourné dans l’eau, il ne deviendra jamais un crocodile…», rappelle une intervenante dans un débat sur la transition politique au Mali !
Si nous voulons réellement que cette transition nous évite tout retour pitoyable à la case de départ avec des aventuriers aux commandes, comme nous le visions tragiquement maintenant, nous devons mobiliser nos énergies pour mettre fin à ce diktat des partis politiques sur la vie de notre nation !
Kader Toé

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