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Rétrospection / Libération du nord : Tractations sans le Mali
Publié le jeudi 2 aout 2012   |  Le Prétoire


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© Abidjan.net par DR
En visite en France: le Président ivoirien Alassane Ouattara reçu par François Hollande à l`Élysée


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En soixante cinq jours de séjour en France pour raison médicale, le président de la République du Mali n’a pas reçu la visite de son homologue français avec lequel il milite pourtant dans l’Internationale socialiste. Mais au moment même où Dioncounda Traoré était à Paris, François Hollande a reçu officiellement le Béninois Thomas Yayi Boni, président en exercice de l’Union africaine (UA), et l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Ensuite, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a entrepris une tournée africaine qui l’a conduit successivement au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad.
Dans tous ces pays, il a eu une visite de travail avec les chefs d’Etat. Mercredi dernier, c’est la secrétaire d’Etat américaine, Hilary Clinton, qui a été reçue à Dakar par le président sénégalais, Macky Sall.
Au centre des discussions entre François Hollande, Laurent Fabius et Hilary Clinton et leurs interlocuteurs africains, la situation sécuritaire et institutionnelle du Mali. Plus exactement, les voies et moyens de libérer le nord malien de la présence des groupes islamistes et terroristes qui l’occupent entièrement depuis le 1er avril.
Il est vrai que la présence d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Eddine, qui ont fait du trafic de drogue, de la contrebande d’armes et du monnayage d’otages leurs fonds de commerce, est une menace constante pour la stabilité de la région et la sécurité en Occident et dans le reste du monde. Il est vrai aussi que la solution à cet épineux problème transfrontalier passe par une coopération internationale, avec la conjugaison des services de renseignement et des forces armées de nombreux pays. Mais il est tout autant vrai que c’est le Mali qui est le premier concerné car c’est lui qui a une partie de son territoire occupé, une administration déstabilisée, une partie de sa population prise en otage, traumatisée, fouettée et lapidée. On ne saurait donc comprendre que ses autorités ne soient pas consultées ou associées aux tractations en cours.
L’absence d’un gouvernement d’union nationale donc crédible et légitime ne saurait expliquer cet ostracisme d’autant plus que les autres institutions de la République existent et fonctionnent, d’autant plus qu’il y a un Premier ministre imposé par cette même communauté internationale. N’ayant pas consulté le président de la République lors de son séjour parisien et en évitant désormais tout contact avec le Premier ministre, la communauté internationale ne serait-elle pas en train de faire un enfant dans le dos du Mali ? Un enfant nommé plan de sortie de crise ?
Cette question mérite d’être posée au vu des liaisons dangereuses qu’entretiennent des Touaregs avec certains hauts responsables français. Lesquels, selon plusieurs indicateurs, n’auraient pas renoncé à jouer la carte du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) dans la libération du nord.
Cette solution aurait l’aval du médiateur dans la crise malienne, le président burkinabé Blaise Compaoré, qui continue d’accueillir et de soigner chez lui les belliqueux indépendantistes. Elle pourrait également avoir la caution du président ivoirien si la France la lui impose comme condition de régularisation des relations entre la Métropole et la Côte d’Ivoire. Le président tchadien, qui se maintient au pouvoir grâce à la France, pourrait aussi adhérer au projet s’il avait l’assurance de n’engager ses troupes que sous l’égide des Nations unies dans une force de l’UA de Yayi Boni consulté sur la question par François Hollande.
Mais ici au Mali, cette solution se heurte à au moins trois difficultés majeures.
D’abord la difficile voire impossible collaboration entre les forces armées et de sécurité maliennes (Fas) et les éléments du Mnla. Dont plusieurs, en plus d’être des déserteurs des Fas qu’ils ont quittées avec armes et matériels, sont accusés d’avoir torturé, mutilé et exécuté des soldats maliens pendant leurs affrontements, notamment à Aguel Hoc. Selon plusieurs responsables militaires loyalistes, la confiance n’est plus possible entre eux et les éléments du Mnla.
Ensuite la haine viscérale qu’inspirent aux populations du nord les indépendantistes touaregs rendus coupables des pires exactions et bassesses avant qu’ils ne soient chassés des villes septentrionales avec d’ailleurs l’aide de ces populations. Pour plusieurs autochtones et habitants des localités du nord, une cohabitation pacifique n’est plus possible entre eux et les éléments du Mnla.
Enfin, le refus des autorités à satisfaire les inévitables exigences de partition du pays par l’indépendance, l’autonomie ou la fédération.
Si aucune collaboration n’est plus possible avec le Mnla, les autorités peuvent en revanche s’appuyer sur les milices d’autodéfense qui se sont constituées et sont en train d’être formées et encadrées militairement par des instructeurs des Fas. Et pour atteindre ces milices, la communauté internationale est forcée de passer par Bamako.

Cheick Tandina

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