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Mali : Union gouvernementale pour frappes militaires
Publié le jeudi 19 juillet 2012   |  humanite.fr




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Les États d’Afrique de l’Ouest, poussés d’abord et avant tout par la France et les États-Unis, posent les jalons d’une intervention armée au nord du Mali, contrôlé par les islamistes.

C’est la première étape fixée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) : arriver, avant le 31 juillet, à la formation d’un gouvernement d’union nationale au Mali. Une étape essentielle mais pas ultime puisqu’elle vise seulement à abriter derrière ce nouveau gouvernement l’intervention militaire prônée d’abord et avant tout par les États-Unis et la France même si ces deux puissances entendent bien éviter de se « salir les mains ».

Pour l’heure, afin que les opinions publiques de ces pays africains ne se sentent flouées, on laisse donc à la manœuvre le premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra. Celui-ci, critiqué dans son propre pays et à l’étranger pour n’avoir pas su asseoir son autorité depuis sa nomination en avril, est apparu lundi soir à la télévision pour promettre dans les jours à venir la création d’un « cadre consultatif comprenant toutes les forces vives de la nation ».

La mise en place d’un gouvernement d’union nationale faisait partie d’un accord de retour du pouvoir aux civils signé le 6 avril par les putschistes – qui avaient renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT) – et la médiation de la Cedeao. Mais, s’est justifié le premier ministre dans son allocution, « le climat politique » d’alors n’était « pas à la sérénité ». Aujourd’hui, la polarisation est, selon lui, « en train de baisser » et il est désormais possible de former un gouvernement d’union nationale. Au lendemain de son allocution télévisée, Cheick Modibo Diarra s’est envolé pour Ouagadougou afin d’y rencontrer les médiateurs burkinabés dans la crise malienne pour y discuter de « la feuille de route » censée aboutir à la formation de ce gouvernement d’union nationale. Déjà, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, Touaregs), évincé par ses alliés islamistes des principales villes du nord, est maintenant prêt à collaborer avec les autorités maliennes.

Des préparatifs de guerre qui vont bon train

Mais cette accélération du processus ne doit rien au hasard. Les préparatifs de guerre vont bon train. Le Washington Post révélait le 14 juin dernier que les États-Unis ont étendu les « opérations des services secrets en Afrique » avec Ouagadougou comme « plaque tournante » et des avions espions « non armés » qui volent sur des « centaines de milles au Nord-Mali, en Mauritanie et au Sahara, où ils recherchent des combattants d’Aqmi ». Enfin, et surtout, l’Algérie n’est plus vraiment réticente à une intervention militaire. Plus qu’avec Ansar Dine, composé de Touaregs, Alger veut en finir avec Mujao, un groupe islamique actif au Nord-Mali qui s’en est déjà pris aux 
intérêts algériens (prises d’otages à Tindouf et à Goa, attaques de brigades de gendarmerie à Tamanrasset puis à Ouargla…). Seule incertitude, la date de l’intervention. Avec le début du ramadan (20 juillet) et les chaleurs écrasantes qui règnent, les stratèges militaires attendront peut-être encore un peu.

Pierre Barbancey

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