Le Premier ministre a élaboré sa feuille de route et annoncé des concertations en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale au Mali. Mais le président de la transition est toujours en France depuis son agression il y a près de deux mois. Le chef du gouvernement assure que Dioncounda Traoré est en bonne santé et a une « irrésistible envie de revenir au pays ».
Sa photo est toujours affichée au nouveau siège de campagne de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), inauguré juste avant le coup d’Etat. Mais certains attendent le président de la transition en chair et en os avec impatience : « Nous avons besoin de lui parce qu’un pays sans président… Même un village où il n’y a pas de chef, c’est un village voué à l’échec ».
Un pays a besoin d’un président. Cela vaut aussi pour ceux qui contestent la légitimité de Dioncounda Traoré : « On ne le reconnaît pas du tout. Mais s’il reste au pouvoir, il ne va pas y rester éternellement. On a d’autres problèmes en priorité. La récupération du Nord, telle est ma première préoccupation ».
Les personnalités qui l’ont rencontré assurent que Dioncounda Traoré se porte bien. Mais il n’est pas apparu à la télévision, il n’a pas fait de déclaration depuis un mois : « Tout est bloqué à cause de lui. On a envie d’entendre sa voix. Il doit s’adresser au peuple malien le plus vite possible ».
Alors, en attendant un signe de vie, le silence pose question : « Nous sommes dans une attente inquiétante, parce qu’on ne sait pas ce qui se trame au juste dans les coulisses du pouvoir. On attend, on observe, mais on ne sait pas exactement ce qui se passe ».
Pour ses partisans comme pour ses détracteurs, il est temps pour Dioncounda Traoré de prendre position.