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Conflit foncier entre les villages de Dalabani, Djambala et l’Association Woyola : Un défi pour la justice malienne
Publié le samedi 21 juillet 2012   |  Le Relais




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Après des jugements contradictoires devant le tribunal de première et de deuxième instance, la Cour Suprême renvoie le dossier du conflit foncier opposant l’Association Woyola au village de Dalabani depuis 1997. Le premier arrêt de la Cour Suprême ayant été attaqué en rabat par l’Association Woyola, les deux parties doivent comparaître une nouvelle fois devant la cour d’Appel le 25 juillet 2012. Ce conflit devient un défi pour la justice malienne.

Ce conflit foncier prend ses sources lointaines dans le temps. Vous n’êtes pas sans savoir que les conflits fonciers vont de pair avec l’histoire de descendance, car les terres sont transmises de génération en génération. Tel fut le cas de cette plaine revendiquée de nos jours par une association du nom de « l’Association Woyola » constituée par les descendants de feu Woyo Traoré, et le village de Dalabani, situé à 1 km du PK sur la route de Sikasso. Ce conflit foncier, assez complexe et touffu a été l’objet d’une enquête du journal ‘’Le Relais’’ votre mensuel d’informations générales. Pour ce faire diverses sources ont été touchées afin d’éclairer l’opinion publique sur cette affaire qui devient même un défi pour la justice malienne.
Le secrétaire général Daouda Siaka Traoré de l’association Woyola, rencontré le jeudi 7 juillet 2012 par la rédaction du Relais, affirme qu’il préfère ne pas donner une réponse aux questions concernant la biographie et le village d’origine de Woya Traoré dont il a qualifié de grand père, avant la décision de la cour d’appel. Ces questions avaient pour but de faire le lien entre leur grand père et la propriété de la terre litigieuse. Par contre, il a affirmé que ce conflit date du 16 mai 1997, lorsque l’association Woyola a décidé de mettre en œuvre un projet agricole dont l’objet est l’aménagement de 20 hectares dans la plaine Woyola avec le système d’irrigation par ruissellement. Le village de Dalabani ayant eu écho de ce projet a convoqué l’association par un acte délivré par le commandant de l’arrondissement central, en son temps, le 16 mai 1997. Suite à cette convocation devant le commandant qui avait pour d’objet de trouver un compromis, le village de Dalabani a porté plainte contre l’association. Ce fut le début de la procédure judiciaire. Selon Daouda Siaka Traoré, ingénieur agronome de son état, petit fils de Woyo, la décision de justice du tribunal de Bougouni donnant raison au village de Dalabani a été attaquée devant la Cour d’Appel à Bamako. La décision de la Cour d’Appel ayant confirmé celle du tribunal de Bougouni a été attaquée à son tour devant la Cour Suprême. La Cour Suprême, une fois de plus a rendu son arrêt en confirmant la décision de la juridiction du 2è degré. Cet arrêt de la Cour Suprême a été à nouveau attaqué en rabat par l’association Woyola en 2004. De cette date à 2012, le dossier traîne à la justice, les parties restent fidèles à leurs convictions. M. Daouda Siaka Traoré, estime qu’en tant que de descendant de Woyo Traoré, propriétaire de la terre cultivable en cause, il a un droit coutumier, que personne ne peut lui confisquer. M. Traoré ajouta qu’avant le décès du précédent chef de village de Dalabani, tous les problèmes relatifs à cette terre étaient discutés et résolus dans leur vestibule à Bougouni au quartier de Dialanikoro. Mais pour des raisons inavouées, l’actuel chef de village a refusé de respecter cette tradition, dit-il.
Ce même jour, le chef de village de Dalabani, Siaka Diakité, âgé de 67 ans, a été rapproché par nos soins pour d’amples informations. Ce dernier nous dira qu’en toute honnêteté, il est le chef de village, mais que c’est à son aîné qu’il appartient de prendre la parole. Il s’agit du patriarche, Malik Diakité, installé à Bougouni ville, non moins chef du quartier de Dialanikoro. M. Malick Diakité a affirmé que le grand père de ceux qui les traînent devant la justice soit disant de Woyo, s’appelait Mamari Camara, venu du village de Kodougou pour s’installer à Dalabani. Ce Mamari fera le reste de sa vie en communion avec les villageois de Dalabani. Pour ce faire, il lui a été attribué des terres cultivables dans les alentours du village ainsi qu’en pleine brousse. C’est le fils de Mamari Camara, Siaka Camara, qui s’est installé à Bougouni à la faveur de service actif aux travaux publics. Ce sont les fils de Siaka Traoré qui sont les plaignants de nos jours. A la question de savoir comment, Siaka Camara est devenu Traoré, M. Diakité affirme que Siaka est l’intime ami et informateur du premier commandant noir à Bougouni, M. Baba Kassé, qui voulait l’appuyer pour être un chef de quartier. Afin de se faire élire chef de quartier, Siaka voulait se défaire de son titre homme de caste. Pour ce faire, Siaka s’est familiarisé avec un commerçant florissant à l’époque, Mandé Traoré dit « Kèmè gni mandé » en langue bamanan, qui signifie en français, Mandé qui distribue des billets de 500francs aux griots. A cette époque celui qui pouvait offrir 500 francs aux griots était un richard. C’est ainsi qu’il prendra le nom Traoré à la place de Camara pour bénéficier de l’influence et de la réputation de « Kèmmè gni mandé ». Le chef de quartier de Dialanikoro n’a pas pu nous expliquer qui était Woyo, dont la terre a pris le nom « Woyola ». En tout cas, il a reconnu que Dalabani a édiffié un village du nom de Wanikoro installé à côté de son site. Ce village n’existe plus et le reste des habitants se limite de nos jours à une famille Koné située au quartier Dialanikoro. Il ajouta qu’il a appris dans l’histoire que des « Founè » hommes de caste avaient habité la zone de Woyola depuis des temps immémoriaux et qu’on ne sait pas ce que sont devenus ceux-ci.
Une troisième source, dont on va taire le nom pour des justes est ressortissant du village de Djambala. Selon lui Woyo a quitté le village de Djambala pour s’installer à Wanikoro. Puis d’autres familles du village ont rejoint Woyo pour accéder facilement à leurs terres cultivables. Et que les vrais descendants de Woyo n’existent plus. Pour ce faire, cette source trouve que la plaine litigieuse n’est ni pour Dalabani ni pour les membres de l’association qui se réclament descendants de Woyo.
Dans notre investigation il nous a été fait savoir que les fondateurs de Diambala sont les Koné, même de nom de famille que la seule famille considérée comme postérité de Wanikoro. Ce qui justifie pour notre 3è source que Woyo était originaire de Diambala et que la plaine appartient au village de Diambala.
A titre de précision, il faut comprendre que la place indiquée par M. Traoré comme la terre de Woyola est la place de l’actuel poste de contrôle sur RN7 au bord du fleuve Baoulé. Cependant, les descendants de Woyo, unis au sein d’une association dénommée ‘’Association Woyola’’ sont à Bougouni ville et à l’intérieur du Mali. Le village de Dalabani est situé à l’ouest du poste de contrôle (PK) à 1 km environ.
Au regard de la lenteur de la procédure judiciaire engendrant un conflit éternel entre les communautés, la question que l’on se pose est de savoir si les tribunaux maliens ont la compétence requise pour faire des jugements équitables en matière foncière ? Notre préoccupation par rapport à un tel conflit foncier est de savoir si les jurés peuvent apporter un éclairage sur l’histoire afin de départager les protagonistes ? Vu la rareté des historiens dans nos localités et les conflits d’intérêt qui piétinent l’honnêteté. Nous y reviendrons après le jugement prévu à la Cour d’Appel pour le 25 juillet prochain.
A suivre !

La rédaction

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